Je vous conseille la lecture du très bon dossier sur le Big Data dans le numéro d’octobre de la Harvard Business Review.
Dans un premier article, des chercheurs du MIT donnent les résultats d’une étude réalisée sur 330 entreprises. Elle montre clairement que les entreprises qui exploitent intelligemment les données ont en moyenne une productivité supérieure de 5% et une rentabilité supérieure de 6 % par rapport à leurs concurrentes.
Les « data driven company » telles qu’Amazon, Google et bien d’autres désormais, ont un avantage compétitif évident sur les autres dans la mesure où les décisions n’y sont pas prises au hasard ou sur la simple intuition d’un manager. C’est l’analyse pertinente des données qui leur permet de mieux comprendre leur marché, de découvrir des liens inédits entre certains comportements clients, des sources d’économie et surtout de personnaliser leurs offres commerciales en fonction de la connaissance client.
Le big data se caractérise par trois V :
- le Volume exponentiel de données (2,5 exabytes de données produites par jour !) ;
- la Vitesse (Velocity) de renouvellement, d’accès et de traitement de ces données ;
- leur Variété (BDD, Réseaux sociaux, capteurs divers, données liées à la géolocalisation, etc.).
Un second article décrit le profil du job le plus sexy du XXI siècle : data scientist. Il doit être expert mais aussi généraliste. Il doit à la fois connaître les bases de la programmation et des statistiques mais aussi avoir une forte capacité à poser la bonne question aux données et à les interpréter judicieusement.
Le troisième article constitue un véritable petit guide pour mettre en place une démarche big data au sein de son organisation. Quelques conseils :
- Sélectionner les bonnes data qui seront pertinentes pour piloter la stratégie de l’entreprise. Faire un tour d’horizon des données accessibles et exploitables en interne et à l’externe puis choisir celles qui sont les plus pertinentes.
- Intégrer et unifier les données qui proviennent souvent de sources hétérogènes. C’est souvent complexe, parfois coûteux et long, mais impératif pour ne pas être noyé sous des flux anarchiques de données.
- Construire des modèles spécifiques de prédiction et d’optimisation du business de l’entreprise.
- Aligner l’organisation et le management sur l’exploitation des résultats de l’analyse des données. Pour cela, mettre en place des tableaux de bord simples et former le management à l’utilisation de ces tableaux de bord.
Comme le souligne les auteurs de ce dernier article, il faut se souvenir des promesses et des ratées du CRM à la fin des années 90. Le big data n’est-il pas d'ailleurs un nouveau fantasme promu par les sociétés de hard et de software ? Apparemment non car certaines sociétés telles qu’Amazon ont démontré le contraire. Pour autant deux derniers conseils :
- Toutes les sociétés n’ont pas forcément le même intérêt à exploiter le big data. En tout cas pas de la même manière…
- L’analytique et les big data ne remplacent pas la vision et l’intuition du manager. Dans l’exploitation des données, la qualité principale reste de savoir poser les bonnes questions. Les ordinateurs de leur côté ne savent que répondre aux questions qu’on leur pose.