L’un des deux fondateurs d’ETO, Nicolas Leconte, nous a quittés précipitamment dans la nuit de samedi à dimanche. Il avait 48 ans, une femme et quatre enfants. La nouvelle nous a tous bouleversé et stupéfié. Diplômé de l'IUT TC de Valenciennes, Nicolas Leconte a à peine 24 ans lorsqu’il crée ETO avec Jean Derreumaux. A l’époque, il pressent que le marketing direct est un outil de communication qui dépasse le seul champ de la Vente par Correspondance. Passionné par la distribution, il participe au lancement des tout premiers programmes de marketing relationnel en France et à l’international. Humaniste, généreux, imaginatif, Nicolas avait la passion des hommes et des idées. Son charisme et son esprit créatif lui valent de nombreuses sollicitations en conseil en dehors d’ETO auxquelles il répondait volontiers, propageant son esprit d’entreprise et son énergie dans chacun de ses projets.
Nicolas était venu me chercher en 1999 pour l’accompagner sur le projet Internet de la Carte Auchan (Banque Accord). Son énergie, sa passion de l’innovation marketing et sa créativité m’ont immédiatement enthousiasmé. Et cela n’a jamais cessé !
Nicolas avait une lucidité marketing extraordinaire, toujours en avance sur son époque mais surtout toujours en lien avec le consommateur qu’il connaissait mieux que quiconque. Loin des concepts fumeux ou des abstractions intellectuelles, il avait une perception aigue des attentes réelles des consommateurs. Cette compréhension était essentielle pour lui. Elle tenait autant à sa volonté de mettre en place des mécaniques efficaces que de son humilité et de sa proximité avec les vrais gens, ceux qui vont chez Auchan ou chez Leroy-Merlin le samedi matin.
Sensitif, adorant voir, toucher et sentir, Nicolas avait aussi la passion du beau, des couleurs, des textures et des odeurs. De fait, le marketing relationnel ne s’arrêtait pas pour lui à la communication directe mais se prolongeait dans une expérience client globale notamment sur le point vente. Il savait ressentir cette expérience, l’expérimenter, la vivre. Et ses idées n’étaient donc jamais abstraites mais incarnées, concrètes, vivantes et colorées. Il comprenait très rapidement les valeurs d’une marque et savait très vite les traduire dans cette expérience relationnelle concrète. Que la marque appartienne à une enseigne discount ou à une entreprise de luxe, il adaptait cette traduction dans le souci permanent de coller à la cible, de la séduire et de la fidéliser.
Comme je l’ai dit, Nicolas avait la passion des idées et des hommes. Une qualité rare qui lui permettait d’aller sans cesse de l’idée à l’homme ou de l’homme à l’idée, de l’idée à sa réalisation par des entrepreneurs, ou de la connaissance des consommateurs à la création d’idées nouvelles. Un aller retour énergique, énergisant et profondément instructeur. Une belle et formidable leçon de marketing ! Un exercice dans lequel il excellait au risque d’épuiser certains de ces collaborateurs : des dizaines d’idées à la seconde, une créativité débordante, un Picasso du marketing !
Toute l’agence ETO est consternée. Généreux, il partageait avec nous tous sa simplicité, son énergie, ses idées, son enthousiasme et sa joie de vivre. Il a cependant tellement réussi à nous transmettre ses qualités et ses valeurs que je ne doute pas de la capacité d’ETO non seulement à rebondir mais aussi à se dépasser.
Sa disparition est trop brutale. Comment un type de cette énergie peut-il du jour au lendemain ne plus être des nôtres. C’est vrai… Mais c’est aussi faux ! Nicolas nous inspirera toujours. Tous ceux qui l’ont rencontré le savent : son énergie était contagieuse. On découvre aujourd’hui qu’elle est formidablement durable.
Ma pensée va à Sandrine son épouse, à ses enfants, à sa famille et notamment à Thomas, son frère.